
Samedi soir, lors de la projection de 21h au Festival des Films Courts de Dinan, j’ai enchaîné plusieurs courts-métrages, chacun avec sa personnalité, son univers et ses audaces. Mais au milieu de toute cette diversité, un film a retenu mon attention plus que les autres : An Afternoon Punch-Up, un court de 15 minutes. C’est celui qui m’a véritablement cueillie, tant par son originalité que par sa justesse.

Quelle audace, cette présentation d’une famille dysfonctionnelle à travers un simple appel téléphonique au support technique, censé résoudre un problème de télévision. Le film utilise ce prétexte avec une finesse remarquable pour dévoiler, couche après couche, la complexité de cette cellule familiale.
Et quoi de mieux qu’une situation de pré-déménagement, moment toujours chaotique, pour introduire le personnage central : Sophie, “femme et mère dévouée”.
Elle incarne ici la représentation ultime de la charge mentale (et technique !) :
Ce simple appel devient alors le révélateur d’un quotidien saturé, où tout repose discrètement sur elle.
Oui, j’ai bien ri. Mais pas n’importe comment :
Cet équilibre entre humour, malaise et vérité rend l’ensemble particulièrement efficace.
Mention spéciale aux standardistes, souvent plongés malgré eux dans l’intimité et le chaos du quotidien des gens.
Le film met en lumière la délicatesse de leur position : entendre sans juger, aider sans être impliqué, jongler avec les émotions des autres… parfois pour le meilleur, parfois pour le pire. Un détail subtil, mais qui résonne.
Derrière l’humour et le chaos familial, le film envoie un message simple : même un appel anodin peut déclencher un changement. Une parole, un échange ou une décision peut parfois suffire à faire bouger les choses, même dans une famille où tout semble figé.
An Afternoon Punch-Up rappelle avec intelligence que le quotidien peut évoluer, même à partir d’un événement minime.