
Il y a des parcours qui se dessinent comme un vitrail : une mosaïque de fragments colorés, d’expériences et de passions qui s’assemblent peu à peu pour former un tout lumineux. Celui de Mathilde, 34 ans, en fait partie. Installée à Dinan depuis 2017, cette artiste et praticienne du bien-être a su tisser un lien singulier entre deux univers que tout oppose en apparence : le vitrail et le massage.
Ce qui guide Mathilde, c’est avant tout le sens. Elle le cherche dans ses gestes, ses choix et ses créations.
« Ce qui me fait me lever le matin, c’est de sentir que ce que je fais a un impact concret. J’ai besoin que mes actions répondent à une envie créative, mais aussi à un besoin réel chez les autres. »
Cette quête de justesse et de cohérence traverse tout son travail. Qu’il s’agisse de peindre du verre ou de masser un dos, elle avance avec la même intention : créer du lien, apaiser, révéler.
Originaire de la région parisienne, Mathilde découvre Dinan presque par hasard, lors d’un week-end.
Le charme de la ville opère instantanément : les remparts, la lumière sur la Rance, les façades médiévales, la douceur du temps qui s’écoule autrement ici.
« J’adore flâner au jardin anglais, marcher jusqu’à Léhon ou m’arrêter à l’Éprouvette, ce lieu où tout se mélange : l’art, le café, la convivialité. »
Dinan est pour elle plus qu’un décor : c’est un terrain d’inspiration et une communauté en devenir.
« Je trouve qu’il y a ici un potentiel artistique incroyable. J’aimerais voir émerger des marchés d’artisans où chacun puisse montrer son travail, sans barrières ni élitisme. »


Le vitrail s’est imposé à Mathilde presque par accident. Étudiante à l’école Olivier de Serres à Paris, elle entre un jour par erreur dans la salle des métiers d’art. Depuis, elle n’a jamais lâché le fil. Formée en France et en Angleterre, elle crée aujourd’hui des pièces uniques, à mi-chemin entre tradition et poésie contemporaine. Son travail mêle verre, papier et peinture, dans des inclusions fines qu’elle appelle “médaillons de lumière”.
« Le papier, c’est la trace, le souvenir. Le verre, c’est la transparence, la fragilité. Les deux réunis racontent quelque chose d’intime. »
Certaines de ses créations se suspendent aux fenêtres ou dans les jardins, jouant avec la lumière du jour. D’autres prennent la forme de vitraux sur mesure pour des portes ou des verrières. Son atelier, baigné de rouge, de jaune et de bleu, est un espace de calme et de concentration, où chaque geste compte.

Le massage est arrivé dans sa vie un peu plus tard, mais avec la même évidence.
« On m’avait offert un massage. Je n’en avais jamais reçu auparavant. Cette sensation d’apaisement profond, je voulais la comprendre. »
Elle se forme alors, découvre la puissance du toucher, et réalise combien ce geste est proche de son art : travailler la matière vivante, celle du corps, comme on travaille le verre.
Aujourd’hui, Mathilde propose des massages doux et enveloppants, aux huiles locales et biologiques, dans une atmosphère où tout est pensé pour le bien-être. Chaque séance dure une heure, précédée et suivie d’un temps d’échange autour d’une tisane artisanale.
Sa démarche est inclusive et respectueuse : elle souhaite que le massage soit accessible à tous — hommes, femmes, personnes âgées ou à mobilité réduite.
« Ce n’est pas juste un soin, c’est un espace de reconnexion. Le massage n’est pas un luxe. Il devrait faire partie du quotidien, même pour ceux qui ont un corps différent, marqué, ou abîmé. »
Quand elle ne travaille pas, Mathilde danse. Le mouvement nourrit son regard d’artiste et sa pratique corporelle. Il lui apprend la temporalité, la fluidité, le lâcher-prise. Son inspiration, elle la puise dans la nature : les arbres, la mer, les marées de la Rance. Ses couleurs de prédilection ? Le bleu et le noir, pour leurs nuances infinies.
« Je suis très sensible aux cycles, à la manière dont la lumière change, aux matières naturelles. »
Elle souhaite se former davantage, notamment dans le massage des personnes âgées et handicapées, et approfondir sa connaissance des plantes médicinales pour enrichir ses soins. Elle imagine aussi un lieu où atelier de vitrail et espace bien-être cohabiteraient, reliés par une même philosophie : celle du soin, du respect et de la lumière. Elle observe avec lucidité la scène créative dinannaise. Elle rêve de voir naître des événements ancrés dans le tissu local, mêlant art, artisanat et bien-être.
Si on devait résumer son univers : créativité, sensibilité, partage.
Ses créations sont exposées en permanence dans l’atelier de Dawa, située 47 rue du Petit-Fort, dans le Jerzual à Dinan — un lieu incontournable pour les amoureux d’artisanat et de pièces singulières.
📷 Photographies : Amélie
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